Je viens de suivre 3 heures de cours en ligne pour apprendre à prononcer, écrire et lire correctement l’alphabet coréen Hangeul.
J’ai particulièrement apprécié le fait que Maya s’est tout de suite adaptée à mon niveau lors de la première leçon, car j’avais déjà regardé quelques vidéos de son blog et commencé toute seule.
Rien ne vaut d’échanger avec Maya, un excellent professeur qui explique très bien la prononciation et les subtilités du coréen. Les exercices, les supports de cours écrits et les vidéos sont remarquablement bien faits.
Si vous êtes français(e) et si vous voulez démarrer le coréen efficacement et dans la bonne humeur, je vous recommande ce cours.

Noir et blanc en Corée : une signification bien différente
Le dernier vendredi de novembre est connu sous le nom de Black Friday. Cette appellation vient des États-Unis, mais elle s’est répandue en Europe. Ce jour est synonyme de soldes massives et d’achats frénétiques. Il illustre bien un changement dans la perception du noir dans certaines cultures. Mais au-delà des soldes, que signifient vraiment le noir et le blanc dans différentes cultures ? Saviez-vous que le blanc et le noir ne portent pas les mêmes significations en Corée et en Europe ? Noir et Blanc en Occident Opposition symbolique En Europe, les couleurs sont souvent interprétées selon une logique binaire. Le blanc est la couleur de la pureté, de la lumière, de la vérité. On le retrouve dans les mariages, les baptêmes, les vêtements liturgiques. Le noir, à l’inverse, symbolise l’ombre, la fin, la mort. Il est souvent porté lors des funérailles et associé à la tristesse ou au danger. Pourtant, le noir n’est pas toujours perçu négativement. Dans la mode, par exemple, il est devenu un symbole d’élégance et de raffinement. La célèbre « little black dress« , lancée par Coco Chanel dans les années 1920, en est un parfait exemple. Cette robe simple, sobre et chic incarne une féminité moderne, discrète et sophistiquée. Ainsi, en Occident, le blanc rassure, le noir impressionne. Ils forment un couple d’opposés, entre lumière et obscurité, bien et mal. « Black Friday » et la couleur noire en Occident Un exemple moderne de relecture de la couleur noire en Occident est le Black Friday. Alors que le noir est traditionnellement associé au deuil ou à l’obscurité, ici il prend une tournure positive. C’est le jour où les commerces réalisent des bénéfices et « passent du rouge au noir ». Autrefois, les déficits étaient inscrits en rouge dans les registres comptables, tandis que les bénéfices l’étaient en noir.Ainsi, le noir devient synonyme de succès, de profit et d’opportunité. Ce changement de sens montre que la symbolique des couleurs n’est jamais figée. Elle évolue avec le contexte culturel et les pratiques sociales. Origine de « Black Friday » L’expression « Black Friday » remonte aux années 1950 aux États-Unis, plus précisément à Philadelphie. À l’époque, la police locale utilisait ce terme pour décrire le chaos qui régnait dans les rues le lendemain de Thanksgiving dont la date tombe le quatrième jeudi de novembre. Ce jour-là, une foule immense envahissait le centre-ville pour faire ses achats de Noël, provoquant embouteillages, accidents et vols à l’étalage. Pour les policiers, c’était un cauchemar : ils devaient travailler de longues heures pour gérer la situation. Mais dans les années 1980, les commerçants ont décidé de réinterpréter positivement le mot « Black ». Au lieu d’y voir un jour sombre et chaotique, ils ont mis en avant le fait que c’était le moment où les comptes passaient du rouge (perte) au noir (profit). En comptabilité traditionnelle, les pertes étaient écrites à l’encre rouge, et les profits à l’encre noire. Depuis, le Black Friday est devenu un événement commercial majeur. Il marque le lancement de la saison des achats de fin d’année, avec des réductions spectaculaires, d’abord aux États-Unis, puis dans le monde entier. Ainsi, une expression à connotation négative est devenue, par un retournement culturel et marketing, un symbole de succès économique. Blanc et Noir en Corée Complémentarité ancestrale En Corée, les couleurs ne s’opposent pas, elles s’équilibrent. Le système traditionnel des 오방색 (Obangsaek), ou « cinq couleurs cardinales », illustre cette vision. Chaque couleur est liée à une direction, une saison, un élément naturel et une énergie fondamentale. Dans ce cadre : Le blanc (백색) est associé à l’Ouest, à l’automne et à l’élément métal (금). Le noir (흑색) correspond au Nord, à l’hiver et à l’élément eau (수). Peuple aux vêtements blancs Le blanc représente la sincérité, la clarté, la vérité. Il marque aussi la fin d’un cycle. Dans les rites funéraires traditionnels, les Coréens portent des vêtements blancs, des rubans ou des bonnets blancs. Cette pratique souligne le respect envers les défunts, mais elle relie aussi le blanc à la dignité et à la séparation paisible. Autrefois, le blanc était aussi la couleur du quotidien. Les Coréens portaient fréquemment des habits en coton blanc, d’où le surnom « 백의민족 (Baeguiminjok)», le « peuple aux vêtements blancs ». Cette tenue simple reflétait des valeurs comme la modestie, la pureté et l’humilité. Noir n’est pas négatif Mais ce qui est fascinant, c’est que le blanc appartient encore au monde des vivants. Les familles en deuil le portent pour dire adieu. En revanche, le messager de la mort, appelé Jeoseungsaja (저승사자), est presque toujours vêtu de noir. Ce contraste visuel exprime une division symbolique claire : le blanc pour ceux qui restent, le noir pour ce qui vient après. Le noir, en effet, n’est pas perçu comme purement négatif. Il incarne la force cachée, la profondeur, l’énergie latente. Il suggère aussi le mystère, parfois la peur, car il évoque l’invisible et l’inconnu. Peu porté dans la vie quotidienne traditionnelle, le noir conserve cependant un rôle essentiel dans la pensée coréenne. Il est respecté comme l’une des forces fondamentales de l’univers, au même titre que la lumière. En Corée, blanc et noir ne s’opposent pas comme le bien et le mal. Ils dialoguent. L’un éclaire, l’autre absorbe. Ensemble, ils équilibrent la vie, la mort, et tout ce qui les relie. Corbeau noir En coréen, le corbeau se dit 까마귀 (Kamagui). Ce mot a une origine purement coréenne. Son évolution remonte au 15ᵉ siècle, où il était appelé 가마괴, puis 가마귀, 마귀, et enfin 까마귀 dans la langue moderne. Le mot « 까마귀 » (kamagui) vient de la combinaison des mots coréens « 까맣다 (kamata)» (être noir) et « 마귀 (magui) » (démon). En Corée, le corbeau a longtemps été considéré comme un oiseau de mauvais augure, souvent associé aux esprits ou aux présages funestes comme l’Europe. En revanche, dans le pays voisin, le Japon, le corbeau est vu comme un symbole de bon présage, parfois même lié au soleil. Dans le drapeau coréen : une synthèse symbolique Le drapeau coréen, le Taegeukgi, est une belle illustration de cette vision du monde. Le fond est blanc, en écho à la pureté et à la tradition des vêtements blancs. Au centre, le cercle rouge et bleu représente le yin et le yang, deux énergies opposées mais complémentaires. Autour du cercle, les quatre trigrammes noirs, tirés du Ba Gua (팔괘), symbolisent les forces naturelles, les directions cardinales et les éléments. Le noir y devient un code universel, une clé d’interprétation de l’ordre du monde. Ainsi, dans ce contexte, le blanc et le noir ne s’excluent pas, ils se répondent. Ils forment un tout harmonieux, à l’image de l’univers selon la pensée orientale. Deux cultures, deux lectures de la couleur En résumé : Occident Corée Blanc Pureté, lumière, naissance Sincérité, deuil, identité Noir Deuil, élégance, danger Force cachée, équilibre, mystère Relation Opposition Complémentarité Alors que l’Occident oppose le blanc au noir comme le jour à la nuit, la Corée les relie dans une logique de continuité. Le blanc et le noir ne sont pas là pour se battre, mais pour coexister. Et peut-être est-ce là, au-delà des couleurs, une belle leçon sur les cultures elles-mêmes. Blanc et noir en vocabulaire coréen Contrairement à d’autres couleurs, le blanc et le noir ont plusieurs appellations en coréen. Pour les apprenants étrangers, cela peut être un vrai casse-tête… Mais c’est aussi ce qui fait le charme du coréen ! Blanc : 흰색, 하얀색, 백색, 하양, 화이트 Noir : 까만색, 검은색, 검정색, 깜장, 까망, 검정, 흑색, 블랙 Conclusion Comparer les cultures à travers des couleurs aussi simples que le blanc et le noir révèle que ce que nous voyons dépend de ce que nous portons en culture. Traditionnellement, en Corée, le blanc est quotidien, identitaire, et le noir est l’exception ; en Occident, le blanc est la pureté et le noir est le sérieux ou le deuil. Le drapeau coréen intègre ces symboliques dans un ensemble national. Et garder à l’esprit : la couleur parle, mais c’est la culture qui lui donne sa voix. Ces articles pourraient également vous intéresser : Taegeukgi : Histoire du drapeau national coréen 13 coutumes coréennes : vous en connaissez combien ? Du positif dans le négatif : l’art de la négation en coréen Noms des couleurs en coréen Pepero Day, Black/ White/ Yellow Days en Corée du Sud Créatures fantastiques coréennes traditionnelles et leurs contes

